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AFRIQUE/LIBERTÉ DE LA PRESSE: UN PAYSAGE TOUJOURS FRAGILE

Ce 3 mai, alors que le monde entier célèbre la Journée mondiale de la liberté de la presse, le constat reste préoccupant sur de nombreux fronts. En Afrique comme ailleurs, des journalistes continuent d’être emprisonnés, marginalisés ou muselés. L’édition 2025 du classement de Reporters sans frontières (RSF) confirme un recul généralisé de la liberté d’informer.
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Sénégal : des suspensions qui inquiètent

Au Sénégal, plusieurs organes de presse ont été suspendus ces derniers mois par décision gouvernementale. Une mesure perçue comme une entrave directe à la liberté d’expression, qui suscite la réprobation d’une partie de la société civile et des défenseurs des droits humains. Ce climat tendu jette une ombre sur l’image démocratique du pays, pourtant considéré comme l’un des piliers du journalisme en Afrique de l’Ouest.

Gabon : une avancée en demi-teinte

Au Gabon, les professionnels des médias notent une certaine amélioration en matière de liberté éditoriale. LeGabon réalise une percée inédite dans le classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF), grimpant de 15 places pour atteindre la 41 position sur 180 pays. Toutefois, la gestion des subventions publiques reste un point noir. De nombreux patrons de presse dénoncent une distribution opaque, souvent entachée de favoritisme. Certains se disent même “laissés pour compte”, faute d’adhésion aux lignes officielles.

Classement RSF 2025 : les bons et les mauvais élèves

Le rapport 2025 de RSF pointe un recul global de la liberté de la presse à l’échelle planétaire. En Afrique, l’Afrique du Sud demeure un modèle en matière de journalisme d’investigation, même si les journalistes y subissent de plus en plus d’attaques verbales. La Namibie (28e) et le Cap-Vert (30e) se distinguent également par leur respect des droits des journalistes.

Mais d’autres pays affichent un tableau beaucoup plus sombre. Le Cameroun, classé 131e sur 180, reste un environnement périlleux pour les professionnels des médias, en dépit d’un paysage médiatique riche. L’assassinat du journaliste Martinez Zogo, toujours non élucidé, symbolise la violence persistante contre la presse.

Des cas extrêmes en Afrique centrale et dans la Corne de l’Afrique

L’Érythrée ferme le classement mondial à la 180e place. Dans ce pays, aucun média indépendant n’opère, et plusieurs journalistes y sont détenus depuis plus de vingt ans dans des conditions inhumaines. L’Égypte, autre pays en bas du classement, n’a toujours pas concrétisé les promesses de liberté nées de la révolution de 2011. Les répressions y sont systématiques et les journalistes travaillent sous haute surveillance.

Au Tchad, le cas du journaliste Olivier Monodji illustre cette dynamique répressive. Le 10 mars dernier, il a été placé sous mandat de dépôt, suscitant l’indignation des acteurs du secteur. Ce nouvel épisode rappelle à quel point la liberté de la presse demeure fragile dans une grande partie du continent.

Un combat à poursuivre

En cette Journée mondiale, les appels se multiplient pour que les États africains renforcent les garanties juridiques protégeant les journalistes et assurent une véritable indépendance des médias. Car une presse libre, indépendante et plurielle reste l’un des piliers essentiels de toute démocratie.

Par Raissa M. Pour MEDIA AFRIQUE NEWS
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