RDC : LES AFFRONTEMENTS SE POURSUIVENT À UVIRA

Alors que des discussions diplomatiques se poursuivent à Doha, au Qatar, et aux États-Unis pour ramener une paix durable en République démocratique du Congo, la situation sur le terrain reste explosive. Ce jeudi 1er mai, de violents affrontements ont été signalés à Kasenga, dans la ville d’Uvira, au Sud-Kivu, entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les milices Wazalendo.

Selon plusieurs sources locales, des combats intenses ont éclaté au petit matin, plongeant la population civile dans une situation d’angoisse. Cette confrontation armée survient dans un climat de forte tension et de méfiance entre les deux camps, alimenté par la chute récente de Goma et de Bukavu aux mains des rebelles, événements qui ont profondément ébranlé les équilibres militaires dans l’Est du pays.

Déjà la semaine dernière, des affrontements avaient été rapportés dans les collines de Kalundu, Kivovo et Kigongo. Des témoignages évoquaient des échanges de tirs nourris, bien que ces informations aient été formellement démenties par les FARDC. La répétition de ces incidents tend à confirmer une intensification des hostilités dans la région.

Un contraste saisissant avec les efforts diplomatiques

Cette résurgence des violences à Uvira contraste fortement avec les initiatives diplomatiques en cours. À Doha comme à Washington, les autorités congolaises, accompagnées de partenaires internationaux, tentent de poser les bases d’un processus de paix global impliquant les groupes armés et les acteurs politiques majeurs. Mais les récents affrontements soulignent la complexité de la situation : les lignes de front évoluent plus vite que les lignes de dialogue.

Le décalage entre les discours diplomatiques et la réalité militaire sur le terrain montre que la paix en RDC ne pourra être obtenue sans un véritable ancrage local. Tant que les dynamiques de guerre seront alimentées par des rivalités politiques, économiques et communautaires non résolues, les pourparlers internationaux risquent de rester lettre morte.

La nécessité d’un dialogue inclusif

Face à cette situation, plusieurs observateurs plaident pour un dialogue inclusif et sincère, intégrant non seulement les groupes armés et les institutions de l’État, mais aussi la société civile, les autorités traditionnelles et les jeunes. Car sans une volonté claire de restaurer la confiance et de répondre aux revendications profondes des populations de l’Est, chaque cessez-le-feu ne sera qu’un répit fragile.

La RDC se trouve à un tournant : les choix opérés aujourd’hui, tant sur le plan militaire que diplomatique, détermineront la possibilité d’une paix durable ou d’un enlisement prolongé.