À l’Université fédérale d’Abuja (UniAbuja), dans la capitale nigériane, cette annonce résonne avec force. Pour de nombreux jeunes, comme Namo Namo, étudiant en administration des entreprises, cette bourse représentait un rêve, désormais hors de portée. Élevé par une mère seule, il voyait dans ce programme une chance d’émancipation :
« Il y a encore de l’espoir pour moi. Personne ne m’a aidé à arriver ici. Cette bourse ressemblait plus à un mirage inaccessible. Mais d’autres initiatives privées existent, avec des critères plus réalistes. Je ne veux pas dépendre d’un seul programme », explique-t-il, avec un mélange de résilience et de lucidité.
Pour les autorités nigérianes, cette suppression n’est pas un désengagement, mais un recentrage. Elles affirment que les universités et écoles polytechniques du pays disposent désormais d’offres de formation de qualité suffisante pour accueillir les étudiants. Les fonds redirigés devraient ainsi permettre de renforcer les infrastructures, revaloriser les salaires des enseignants et élargir l’accès aux prêts étudiants.
Des intentions saluées avec prudence par des jeunes comme Chioma Maduboko, 17 ans, inscrite en comptabilité à UniAbuja.
« Le gouvernement ne doit pas se contenter d’augmenter les salaires des professeurs. Il faut d’abord améliorer les conditions de vie des étudiants, élargir l’accès aux prêts, mais surtout s’attaquer à la pauvreté. Le pays a besoin de solutions locales avant tout », souligne-t-elle, déterminée à réussir son parcours universitaire au Nigeria.
Si certains étudiants voient dans cette décision un frein à leurs ambitions internationales, d’autres y perçoivent une opportunité de reconstruire un enseignement supérieur plus fort et plus équitable. Un pari sur l’avenir, dans un pays où l’éducation reste un levier essentiel de développement.
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