Lors d’une conférence de presse tenue le vendredi 9 mai, l’APR a réaffirmé son attachement aux principes de l’État de droit. « Nous faisons confiance à la justice de notre pays », a déclaré Maître Sidiki Kaba, ancien Premier ministre et cadre influent du parti. L’avocat a également insisté sur la nécessité de respecter la présomption d’innocence, dénonçant implicitement une instrumentalisation possible de la justice à des fins politiques.
Cette posture de fermeté s’accompagne d’un rejet catégorique de l’appel au dialogue national lancé par le président Bassirou Diomaye Faye. Prévu pour le 28 mai prochain, ce rendez-vous politique voulu inclusif se tiendra sans l’APR, qui considère que les conditions d’un échange sincère ne sont pas réunies. « On ne dialogue pas avec un revolver pointé sur la tempe », a lancé l’un des responsables du parti, illustrant le malaise profond qui s’est installé entre les deux camps.
Le refus de participer au dialogue intervient alors que cette journée du 28 mai est symboliquement liée à l’ancien chef de l’État, Macky Sall, qui en avait fait une tradition depuis 2016. L’APR y voit une tentative de continuité symbolique sans reconnaissance politique, dénonçant une stratégie d’exclusion masquée sous des airs de concertation nationale.
À l’heure où la justice sénégalaise cherche à faire la lumière sur les responsabilités passées, l’APR semble vouloir jouer une carte de prudence institutionnelle tout en maintenant la pression sur le pouvoir actuel. La ligne est fine entre défense des droits et dénonciation politique, dans un climat de plus en plus tendu à l’approche du dialogue annoncé.
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